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La marche à suivre 2021

Vous pouvez retrouver ou découvrir ici la restitution d'un récit collecté lors d’un des précédents Temps de Dire, sous forme de texte et/ou d’extraits audios du spectacle correspondant.

Régulièrement, un conteur ou une conteuse viendra sur la page de "la marche à suivre" vous raconter... sa rencontre.

Cochons bénis

Récit collecté à Albi (quartier du Breuil) par Eva Hahn

 

Dans le cochon, tout est bon.

Surtout le filet – mignon – pour les curés.

Un curé russe en l'occurrence, qui maîtrisait la langue polonaise.

À l’époque, il y a un siècle, le village de Cagnac-les-Mines était polonais et comptait 26 troquets. Tous alignés sur l’avenue Jean Jaurès.

Qu’ils soient coiffeurs, boulangers, bouchers, épiciers ou merciers, tous faisaient aussi troquet.

C’est ce que m’a dit Marielle, petite-fille de mineur polonais.

Sa grand-mère tenait l'un de ces troquets. Café, thé, faux café, et discuter, pendant des heures

Ou : une bonne vodka avant de rentrer à la « cité » au bout de village… ou deux, ou trois... Ça réchauffe, les hivers sont froids et les maisons étroites.

À cette époque, la cité ouvrière des Homps était pratiquement neuve.

La vie était bien organisée pour les habitants : chaque petite maison disposait d’un jardin, avec au fond une soue à cochon, un poulailler et des clapiers.

Chaque famille avait son cochon annuel.

Les cochons sont sacrés depuis la nuit des temps : signe de chance et certitude de nourriture pour l’année.

Vient alors le temps de « les faire ».

Comme les Polonais étaient très catholiques, tous les cochons devaient être bénis avant d’être tués et transformés.

Alors ce curé russe avait un calendrier sacrement bien rempli pendant le mois froid où l’on faisait le cochon. Il y avait plus de trente maisons, plus de trente cochons à bénir.

Plus de trente festins à honorer !

Il en avait de la chance, le curé !

Car, quand on le faisait, ce cochon, les filets mignons, on les mangeait en premier, avec des invités comme le curé.

Mais pas que : dans la foulée, on faisait les pieds bien grillés (quatre pieds seulement).

Et le pâté de tête. Quelques saucisses pour les enfants.

Il y en avait pour tous les goûts.

Et si l’on faisait bien attention, il y en avait pour toute l’année. Mais on ne pouvait pas faire attention tout le temps.

Ce qui est sûr, c'est que le curé ne sortait pas maigrichon de cette affaire, juste avant le carême.

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